On nous demande souvent s’il y a une différence entre une formation de poterie en céramique, et une formation de poterie simple. En fait, c’est la même chose !
Le terme céramique, en tant qu’adjectif, concerne l’art du potier, et donc la poterie.
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Qu’est-ce que la céramique ?
Le terme céramique comme nom commun peut, il est vrai, correspondre à des définitions plus vastes :
La céramique, c’est l’art de la fabrication d’objets en terre cuite, la définition même du travail du potier. Mais par extension, le terme céramique peut définir également « l’art de peindre la porcelaine, de cloisonner les émaux et même de fabriquer le verre ».
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Dans l’industrie, la céramique est le « matériau composé de substances inorganiques et non métalliques, obtenu par fusion puis refroidissement ».
Ces définitions peuvent donner l’impression qu’il s’agit d’autre chose que ce que comprend le métier de potier, qui lui est simple : le potier tourne des pots.
Mais c’est se contenter d’une définition très limitée du métier de potier. Une définition qui se cantonne à l’image ancestrale, et souvent simplifiée dans les illustrations des documentaires historiques, ou les représentations idéalisées dans le cinéma. Si la production de poteries commence par le tournage, et si au fil des siècles, l’art de la poterie n’a pas toujours été de la complexité actuelle, la céramique a malgré tout été assez sophistiquée plusieurs millénaires avant notre ère.
Le potier ou l’art de la poterie
Le potier, le céramiste, ne se contente pas de tourner ses pots. Il doit aussi fabriquer puis appliquer un émail, qui va colorer la céramique, mais aussi la protéger de l’usure du temps, et la rendre imperméable à l’air et l’eau, pour qu’elle puisse être utilisée comme récipient.
La porcelaine étant une des terres que le potier peut utiliser pour tourner ses pots, si l’on reprend la définition citée plus haut, « l’art de peindre la porcelaine » est l’art de décorer son pot. On décore le plus souvent le pot avec de l’émail (il existe d’autres moyens, comme les engobes faits de terre cuite réduite en poudre, mais ne nous égarons pas). « Cloisonner les émaux », toujours dans la définition citée plus haut, veut bien dire maîtriser les émaux, qui permettent de décorer la poterie.
Or, qu’est-ce qu’un émail ? C’est un ensemble de poudres de roches broyées, que l’on fait fondre à très haute température (jusqu’à 1 300°C) pour former un verre coloré qui épousera parfaitement la forme de la céramique. Pour reprendre la dernière partie de notre définition : « et même de fabriquer le verre », cela veut donc bien dire fabriquer l’émail qui va servir à la décoration et la protection de la céramique.
Le terme céramique définit donc par extension les autres savoir-faire nécessaires à la fabrication d’un pot, au-delà du simple tournage : « l’art de peindre la porcelaine, de cloisonner les émaux et même de fabriquer le verre », c’est-à-dire l’art de décorer la poterie ou céramique avec un procédé spécifique à la poterie : la création d’émaux.
Si l’on revient sur la définition industrielle : « Dans l’industrie, la céramique est le matériau composé de substances inorganiques et non métalliques, obtenu par fusion puis refroidissement ».
Une substance inorganique est non vivante, ce que sont les minéraux. Le non métallique comprend les oxydes de métaux, comme l’oxyde de cuivre ou l’oxyde de fer, que le potier utilise pour fabriquer ses émaux. Autrement dit, cette définition de l’industrie parle des matériaux utilisés pour fabriquer la poterie, et les émaux qui seront appliqués dessus, et qui sont en grande majorité les mêmes. Par exemple, c’est la silice (le sable) qui constitue la plus grande partie de la terre qui sert à faire un pot. C’est également la silice qui constitue la plus grande partie de la composition d’un émail, que l’on applique sur le pot.
La terre, comme l’émail, doivent être cuits (fusion) puis refroidis pour être utilisés. Ainsi, la définition de l’industrie est simplement encore une autre façon de dire la même chose.
Ces définitions sont intéressantes à étudier car elles mettent l’accent sur un élément très important : le potier n’est pas seulement un tourneur de pots, c’est aussi un chimiste, qui comprend la composition des produits qu’il utilise, qui sait fabriquer ses propres émaux, les appliquer sur ses créations et les cuire.
Une bonne « formation de poterie en céramique », comme certains disent, ou tout simplement une bonne formation de potier-céramiste, comprend en plus de l’apprentissage du tournage, l’apprentissage de la chimie des émaux, pour savoir fabriquer ses propres couleurs, et les appliquer sur ses pots. Un exemple d’une formation de céramique et poterie qui comprend ces deux facettes du métier peut être trouvé sur le site de l’école de céramique Créamik.